Le Grand Maître Hồng Sắc Kim 

Le Grand Maître Hồng Sắc Kim (1915-2004) est né à Ninh Bình, au Việt Nam, dans une famille de tradition bouddhiste et confucianiste. Son vrai nom est Nguyễn Mạnh Sơn.

Dès son plus jeune âge, il manifesta une passion profonde pour les arts martiaux, passant des journées entières à lire des romans de sabre et d’épée narrant les exploits des chevaliers et héros vietnamiens et chinois. À 14 ans, il fut initié aux arts martiaux vietnamiens par son grand-père Nguyễn Mạnh Hùng, licencié en arts martiaux (Cử Nhân Võ) sous la dynastie des Nguyễn. Les grades de licencié et docteur en arts martiaux avaient été créés sous la dynastie des Trần (1225-1400), vainqueurs des Mongols avec le général Trần Hưng Đạo (1228-1300).

Doué et persévérant, il progressa rapidement dans la voie qu’il s’était tracée. Deux ans plus tard, il reçut un enseignement complémentaire des Grands Maîtres Na Trần Sơn et Trần Phi Sơn, probablement des experts liés au temple Shaolin Thiếu Lâm Tự. Il suivit une formation approfondie en techniques martiales et médecine traditionnelle, comprenant le soin et la guérison par les plantes et les massages énergétiques.

À 18 ans, il quitta sa famille à Thanh Hoa pour rejoindre ses maîtres à Nghệ An, où il alternait entre préparation de remèdes, gestion domestique et entraînements intensifs. Lorsque ses maîtres partirent pour d’autres horizons, ils lui donnèrent un nom de baptême, Hồng Sắc Kim, ainsi que le nom de sa future école : Long Hổ Hội.

« Hồng » signifie rouge en vietnamien et chinois, évoquant le bois de rose (« gỗ hồng sắc »), tandis que « Kim » signifie métal, formant ainsi « La Rose Rouge de Métal ».

Les maîtres lui donnèrent aussi le nom de l’école : phái Long Hổ Hội, võ đường lam Sơng, signifiant « Union du Tigre et du Dragon », symbolisant force et sagesse.

Malgré la difficulté de la séparation, il poursuivit sa quête en cherchant de nouveaux maîtres. Son nouveau maître, Lý Thế, propriétaire d’une grande plantation à Quang Binh, lui enseigna l’art martial après qu’il eut travaillé un an à ses côtés. Hồng Sắc Kim devint rapidement son assistant principal pour ses cours à Huế.

Après la mort de Lý Thế, il enseigna à Huế tout en travaillant sur divers projets, notamment pour la construction du chemin de fer national dans le Centre du Vietnam, ce qui lui permit de rencontrer de nombreux maîtres prestigieux.

Un épisode célèbre narre son défi relevé contre un maître d’arts martiaux lors d’une représentation théâtrale à Kim Long, victoire qui lui valut le surnom de « Champion d’Indochine ».

Il remporta deux combats prestigieux contre les maîtres Minh Tay et Hum Sam dans les années 1940, démontrant sa supériorité technique malgré des différences physiques notables.

En 1950, il fonda un club de Kung Fu à Hanoï, où il perfectionna aussi sa boxe anglaise. Après la division du Vietnam en 1954, il tenta de persuader le fondateur de l’école Vovinam de migrer vers le Sud, sans succès.

Installé à Saigon, il quitta progressivement le milieu martial jusqu’en 1975, période où il travailla dans le commerce puis en tant que chef de magasin avant de quitter le Vietnam pour Hong Kong puis la France.

Arrivé à Limoges en 1976, il enseigna à une dizaine d’élèves dans son appartement transformé en salle d’entraînement.

En 1993, il confia à Hoàng Ngọc Thạch la tâche de perpétuer et développer son école.

En 1995, Olivier Leboeuf prit la relève. Plusieurs clubs associatifs furent ensuite créés pour enseigner le Long Hổ Hội, parmi lesquels le club DT Sport Santé à Limoges, axé sur l’activité physique adaptée et les arts martiaux traditionnels et modernes.

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